Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 5.djvu/19

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Le CHEVALIER.

Mais comment persuader qu’on est innocent ? Madame, croyez-vous que cela soit aisé ?

La COMTESSE.

Il faut avoir patience, Monsieur.

Le VICOMTE.

Oui, oui, rien ne se fait aussi promptement qu’on le voudroit ; on rencontre souvent des obstacles que l’on n’a pas prévu.

Le CHEVALIER.

Eh, Monsieur ! je ne le sai que trop, dans ce moment-ci sur-tout.

Le VICOMTE.

Quand je dis des obstacles, c’est-à-dire, qu’il n’y en a pas toujours que l’on ne puisse vaincre, par exemple, j’ai eu beaucoup de difficultés pour la terre que je voulois acheter ; il y avoit des substitutions, des… je ne sai pas trop comment vous dire, enfin des choses qui m’empêchoient de l’acquérir ; cela ne m’a point rebuté, parce qu’elle me plaisoit. Savez-vous ce que j’ai fait ? J’en ai acheté une autre qui me plaît davantage.

La COMTESSE.

Vous avez des expédiens admirables pour tout.

Le VICOMTE.

Ah oui, voilà ce que j’ai au-dessus de tout le monde, c’est un grand avantage ; quand je