Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 5.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. PIQUEPOINT.

C’est que vous ne savez pas mon vrai nom ; parce que j’en ai changé, pour faire mon tour de France.

Mad. MINUIT.

C’est bien fait : mais comment vous appellez-vous ?

M. PIQUEPOINT.

Je suis le fils de Madame Padoue.

Mad. MINUIT.

De Madame Padoue ? Ah ! celui-là est bon : mais je vous reconnois à présent. Et vous dites qu’elle veut vous marier à une autre. Laissez-moi faire, je lui parlerai encore une fois.

M. PIQUEPOINT.

C’est qu’elle est bien entêtée.

Mad. MINUIT.

Ah, je le suis plus qu’elle.

M. BATTU.

Mais, Madame Minuit, il faudroit employer la douceur.

Mad. MINUIT.

La douceur ? Si elle refusoit ma fille ; elle qui lui a montré son métier. Ah, je n’aime pas l’ingratitude : je m’en vais la trouver ; allons, allons-nous-en.