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M. CANON.

Je l’ai bien servie, vous allez voir.

La Mere ROUGEAU.

Dites, dites-moi donc ?

M. CANON.

Vous ne voulez donc pas me laisser parler ?

La Mere ROUGEAU.

Allons, allons, j’écoute.

M. CANON.

Monsieur de Bourclos m’a confié, il y a long-tems, qu’il est amoureux, & qu’il ne vouloit pas se marier ; mais je ne sai que d’hier que c’est d’Agathe. Là-dessus, j’ai fondé mon projet ; ces bilieux ont le sang chaud, ai-je dit ; je lui ai proposé des drogues pour tempérer son amour, & je lui en ai donné ce matin qui feront le contraire.

La Mere ROUGEAU.

C’est d’un habile Apothicaire, ce que vous avez fait là. Je ne m’étonne pas s’il venoit ici si souvent, s’il y restoit si long-tems, & s’il étoit si triste.

M. CANON.

Il y viendra sûrement aujourd’hui.