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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 7.djvu/111

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ZASKIN.

Parlez. C’est le Mouphti.Le Mouphti !

ULZETTE.

Parlez. C’est le Mouphti. Le Mouphti ! Dans l’instant.
Si vous m’aimez, dit-il, vous êtes mon amant.
Cette vive amitié, qui nous paroît si tendre,
Est un constant amour : il vient de me l’apprendre.

ZASKIN.

Il n’en est que plus doux !

ULZETTE.

Il n’en est que plus doux ! Mais il est criminel.

ZASKIN.

Mon cœur trop pur, me dit qu’il ne peut être tel.

ULZETTE.

Il dit que Mahomet de notre amour s’offense.

ZASKIN.

Eh ! les Grecs doivent-ils redouter sa puissance ?
Il ne fut, ne sera jamais qu’un imposteur,
Qui, pour vaincre les Turcs, les soumit à l’erreur.
A ces peuples grossiers il a laissé les femmes,
Et leur ôte le vin pour amollir leurs âmes ;
C’est tout ce qu’ont produit ses inutiles soins :
Ils sont mauvais guerriers, & n’en boivent pas moins.
Vous verrez que pour nous ils ne sont point à craindre.