Hélas ! que feront-ils ? & que pourrai-je en craindre,
Puisqu’à mourir bientôt il faudra me restreindre.
On espère sans doute, en m’ôtant à Zaskin,
Détruire mon amour ; mais on l’espère en vain :
Je ne suis point, Seigneur, une femme volage ;
Mes maux accumulés accroîtront mon courage.
Je saurai m’affranchir du plus malheureux sort ;
On ne redoute rien, disposant de la mort.
Quoi ! Seigneur, vous souffrez une telle licence !
J’admire de son cœur la superbe constance.
Eh ! m’approuveriez-vous, si je l’abandonnois ?
Si j’en étois capable, ah ! je m’abhorerois.
Je causerois la mort de la plus tendre amante !
Cette pensée affreuse est trop désespérante !
Ah ! conservez des jours si purs, si précieux !
Un Prince bienfaisant devient semblable aux Dieux.
Je vous ai secouru dans la derniere guerre ;
Ce que j’ai fait alors, je puis encor le faire,
Non pas par mes sujets, n’ayant plus mes états ;
Mais en menant pour vous les vôtres aux combats :
Un cœur reconnoissant est sensible à la gloire,