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coup, & je l’entendrois se plaindre : il s’en est allé assurément. Cherchons mon chapeau & mon bâton. (Il cherche à quatre pattes.)
M. SAVONEAU, bas à Janneton.
Tu as bien entendu, fais ce que je t’ai dit.
JANNETON.
Oui, mon père.
TATONET, trouvant le chapeau de Monsieur Savoneau.
Ah ! voilà mon chapeau. (Il le met sur sa tête.) Eh, mon Dieu, non ; je suis volé, ruiné. (à genoux.) Messieurs, Mesdames, n’y a-t-il personne de vous assez charitable pour rendre à un pauvre aveugle son chapeau & son bâton qu’il a perdus ?
JANNETON.
Qu’est-ce que c’est donc que vous demandez ? Vous avez votre chapeau sur votre tête.
TATONET.
Eh non, ma chère Demoiselle.
JANNETON.
Mais croyez-moi, je ne suis pas aveugle, je le vois bien.
TATONET.
Oui, Mademoiselle, j’ai un chapeau ; mais ce n’est pas le mien.