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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 7.djvu/231

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Mlle. DE PRECINAT.

Comment, que voulez-vous dire.

M. BERNIQUET.

Vous le devinez bien ; mais vous faites semblant de rien.

Mlle. DE PRECINAT.

Je ne vous entends pas.

M. BERNIQUET.

Eh bien, tenez, ce que vous me dites là fait que je vous trouve encore plus charmante, parce que, moi, j’aime que les Demoiselles aient de la pudeur. J’ai peut-être tort ; mais voilà comme je suis.

Mlle. DE PRECINAT.

Vous me tenez là des propos fort étranges.

M. BERNIQUET.

Cela n’est pas étonnant, puisque je suis un étranger qui n’est pas de Paris. Je croyois en y arrivant qu’on n’y entendroit pas la langue que nous parlons à Béthune ; mais on m’a entendu tout de suite : il n’y a que vous qui ne voulez pas m’entendre.

Mlle. DE PRECINAT.

Cela est bien vrai.

M. BERNIQUET.

Cependant je vous entends bien, moi ; je n’ai pourtant pas plus d’esprit que vous, du moins à ce que je crois.