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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 7.djvu/271

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Me. DE CLERSEL.

Je vous entends, Monsieur Bouffi ; la tournure que vous prenez est très-délicate pour me déclarer votre amour.

M. BOUFFI.

Je n’ose point me flatter de vous inspirer de l’amour, Madame ; ce n’est point là ce qui me fait désirer de vous épouser.

Me. DE CLERSEL.

Mais quoi donc ?

M. BOUFFI.

Deux raisons : la premiere, de vous enlever au Baron qui vous aime à la fureur, & qui espère que vous vous rendrez à son amour.

Me. DE CLERSEL.

Comment savez-vous cela ?

M. BOUFFI.

Avec de l’argent, on sait tout ce que l’on veut savoir. Si je puis vous paroître digne de vous, Madame, je vous ferai Marquise ; j’ai des moyens pour cela, & je vous assurerai un douaire de cinquante mille livres de rentes ; voilà, je crois, ce que le Baron de Valpreux ne pourra jamais faire avec tout son amour & sa naissance.

Me. DE CLERSEL.

Cela mérite d’y penser. Et comment me ferez-vous Marquise ?