Aller au contenu

Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 7.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Me. DE CLERSEL.

Mais je ne vous ai pas dit qui c’est.

LE DUC.

Je l’ai deviné. Vous autres femmes, vous vous intéressez comme cela pour les gens sans les connoître. Apprenez qu’il n’a tenu qu’à moi de perdre votre protégé, parce qu’il le méritoit.

Me. DE CLERSEL.

Vous vous trompez, Monsieur le Duc.

LE DUC.

Je ne me trompe point, je vais vous le prouver. Je m’intéresse pour le Baron, je venois vous proposer de l’épouser ; c’est un homme de qualité qui fera son chemin, & d’une fortune assez honnête, pour être préférable à ce faste, qui, au lieu d’éblouir, rappelle la source impure où il a pris naissance.

Me. DE CLERSEL.

Ah ! vous êtes charmant, Monsieur le Duc ! j’aime le cas que vous faites des honnêtes gens.

LE DUC.

Aimez-les donc aussi, & ne me parlez point pour des gens méprisables.

Me. DE CLERSEL.

Je n’en connois point, ou je me suis aveuglée.

LE DUC.

En ce cas-là, je vais vous dessiller les yeux :