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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 7.djvu/318

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M. DU HABLE.

Je ne demande pas mieux, assurément.

L’ABBÉ.

Je le crois, ainsi voici ma proposition : vous pourriez nous prêter ou nous céder vos pistolets ; vous n’en avez pas besoin pour aller d’ici à Paris, il n’y a rien à craindre, nous en venons.

M. DU HABLE.

Oui, Monsieur ; mais je n’y vais pas, moi : à trois lieues d’ici je quitte la grande route… & ma foi, on ne sait pour lors qui on peut rencontrer ; je suis au désespoir de vous refuser ainsi que ces Dames. Je voudrois de tout mon cœur…

Me. DE MORTILLIERE.

Ah ! Monsieur, nous n’en doutons pas. En vérité, L’Abbé, aussi vous ne songez à rien.

L’ABBÉ.

Vous verrez que j’ai tort à présent.

Me. DE SOUSAY.

Les hommes sont comme cela.

Me. DE MORTILLIERE.

Moi, je ne saurois souffrir les gens trop braves.

L’ABBÉ.

Mais, Madame, ce n’est pas ma faute, si…

Me. DE SOUSAY.

Il faut du moins craindre pour les autres, & ne pas croire que tout le monde vous ressemble.