Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 7.djvu/70

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Me. BABAS.

Ce qu’il y a de meilleur encore, c’est qu’on peut manger tant qu’on veut, sans craindre que cela fasse du mal : parce qu’on ne meurt pas deux fois.

LE BRUN.

Cela n’est pas malheureux ; on n’est seulement pas malade ici ; ce n’est pas comme là haut. En vérité, je les plains bien ces pauvres vivants ! Allons, buvons.

Me. BABAS.

Monsieur, à votre santé.

LE BRUN.

C’est sans cérémonie. A l’honneur de la vôtre.

M. DESPREUILS.

Vous trouvez donc du goût à ce que vous mangez ?

Me. BABAS.

Et un bon goût. Tenez, sentez cela.

M. DESPREUILS.

Diable ! cela augmente ma faim.

LE BRUN.

Cela est bien malheureux d’être condamné comme cela à avoir toujours faim, sans pouvoir manger.