Vous verrez, par mon plan, qu’il n’en faut point du tout.
J’exerçois vainement l’art divin de la rime ;
Car c’est du temps perdu, lorsque l’on s’en escrime
Sans avoir un bon fond ; soyez-en convaincu.
J’ai, pour nier cela, je pense, assez vécu.
C’étoit bon autrefois ; cette vieille méthode,
Dans ce siecle d’esprit, a bien changé de mode.
Lorsque l’on sait écrire, a-t-on besoin d’autre art ?
Quand la nature est belle, il ne faut point de fard,
Et sous la draperie, on sent que dans l’antique
C’est à montrer le nud que l’artiste s’applique ;
Mais revenons au fond : sans lui, point d’intérêt.
Et sans lui la musique a-t-elle moins d’effet ?
Je crois qu’elle en auroit encore davantage,
Puisqu’il augmenteroit le charme de l’ouvrage.
Laissons aux amateurs à traiter ce sujet.
Oui, vous avez raison : reprenons notre objet ;
Car je dois vous prouver que pour ma tragédie