Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/148

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DU SILLON.

Je ne crois pas que vous me trompiez ; mais je veux dire que si vous m’aimiez, vous ne vous opposeriez pas au desir que j’ai de vous épouser.

HENRIETTE.

Eh ! croyez-vous que je ne le desire pas autant que vous ?

DU SILLON.

Pourquoi retarder chaque jour de sonder Monsieur Duchesne votre pere sur ce mariage ? Il est concierge du château, il est vrai ; mais nous appartenons au même maître, puisque je suis fermier de Monsieur de Valbon.

HENRIETTE.

Il est vrai ; mais si mon pere avoit un autre parti en vue, comment ferions-nous ? voilà ce que je crains d’apprendre.

DU SILLON.

Et s’il n’en a pas, en retardant encore de lui parler, il s’en présentera sûrement. Chaque jour vous devenez plus jolie ; croyez-vous qu’il n’y a que moi qui s’en apperçoive ?

HENRIETTE.

Je le voudrois au moins.

DU SILLON.

Vous le voudriez, ma chere Henriette ?