Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/158

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M. DE VALBON.

Eh, comment ?

P. LE NOIR.

Le voici. Une fille ne peut pas dire décemment à son pere, j’aime un tel.

M. DE VALBON.

Non.

P. LE NOIR.

Moi, je ne peux aller dire à Monsieur Duchesne non plus, votre fille est amoureuse de moi ?

M. DE VALBON.

Assurément.

P. LE NOIR.

Mais vous, Monsieur, vous pouvez lui dire : Duchesne, j’ai pensé à marier ta fille. C’est un parti sortable qui lui convient. Il ne pourra que vous avoir obligation de penser à cela, & quand vous lui direz, c’est Pierre le Noir, il vous répondra : Monsieur, ma fille & moi nous ferons tout ce que vous ordonnerez ; vous ajouterez : Duchesne, tu m’en donnes ta parole ? Et il la donnera ; ensuite j’irai le trouver de votre part, & cela sera fini tout de suite.

M. DE VALBON.

Mais, vraiment, rien n’est plus aisé ; je ne sais pas comment je n’avois pas pensé à ce mariage-là. Et Henriette t’aime donc ?