Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/19

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LE CHEVALIER.

J’étois à la croisée du chemin qui va au pont, Clairas étoit posté au poteau de la fontaine ; j’entends quelque chose qui me dépasse, que je ne vois pas, & qui va de son côté ; je lui crie : A toi, Clairas. Il tire, & c’est sur sa chienne.

Me. DE CLAIRAS.

Diane ?

LE CHEVALIER.

Oui vraiment.

Me. DE CLAIRAS.

J’en suis bien aise. Cette vilaine bête-là venoit toujours s’étendre devant le feu, & elle nous infestoit.

LE CHEVALIER.

Oh, mais ne vous réjouissez pas tant ; car ce ne sera rien.

Me. DE RESAN.

Quel malheur vous est-il donc arrivé ?

LE CHEVALIER.

Que nous avons manqué notre sanglier, qui, pendant que nous étions occupés de la chienne, a gagné le bois de Roumant.

Me. DE CLAIRAS.

Si ce n’est que cela, je ne m’en soucie guere.

Me. DE RESAN.

Mais l’Abbé, où est-il ?