Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/194

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Me. LE NOIR.

Ah ! Dame, cela n’est pas étonnant ; il a affaire à tout moment à des gens de condition ; c’est là l’agrément de notre état : &, dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es.

Me. FRANGEOT.

On voit bien qu’il tient d’eux.

Me. LE NOIR.

Savez-vous qu’il nous vient tous les jours des officiers à la maison.

Me. VARLOPE.

Je n’aimerois pas cela, moi, ils me font peur.

Me. LE NOIR.

C’est que vous n’y êtes pas habituée, ma voisine ; car, moi qui les connois, je vous assure que je les trouve bien polis, ils savent tous très-bien parler aux femmes ; ils ne sont pas comme les autres hommes.

Me. VARLOPE.

Je sais bien que si j’avois une fille, je n’aimerois pas qu’il en vînt chez moi.

Me. LE NOIR.

Vous avez raison, ma voisine, cela fait une différence, une fille n’a pas d’expérience ; mais pour soi, on sait bien ce que l’on a affaire.