Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/320

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page. Tu attends long-temps le souper ; & moi, je mange en arrivant, & je dors, si j’en ai envie, en attendant qu’on serve ; enfin, je ne changerois pas mon habit contre le tien.

RAMAGEAU.

Ni moi non plus, assurément ; tu ne manges que des restes, quand je fais très-bonne chere.

RIANVAL.

Il ne faut pas tant faire le fin, ces restes valent mieux que nos soupers d’auberge. En arrivant ici, j’ai mangé d’un pâté excellent, dont j’ai encore deux bons morceaux de croûte dans ma poche, que tu serois peut-être bien heureux de trouver demain, si notre journée est longue.

RAMAGEAU.

Fi donc !

RIANVAL.

Tu as peut-être bien faim, à présent que tu fais le dédaigneux.

RAMAGEAU.

Mais pas mal. Sais-tu si je ferai bonne chere ce soir ?

RIANVAL.

Tu auras une fricassée de poulet, une compote de pigeons, un dindon rôti avec une salade.

RAMAGEAU.

Eh bien ?