Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/337

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tu es là, que je te vois, que je te parle de tout cela, tu ne me dis rien, tu ne me réponds pas, tu…, tu…, tu…

CAMILLE.

Hé, tu parle toujours.

ARLEQUIN.

C’est que je suis ravi, enchanté de te voir ; la joie me transporte la langue comme une cloche qui sonne drelin, drelin, plein, plon, plein, plon.

CAMILLE.

Hé bien, écoute-moi à présent.

ARLEQUIN.

Ah, je t’écouterai tout la jour, tout la mois, tout l’année, tout la temps de l’almanach ; tu n’as qu’à dire, je suis par-tout une oreille pour t’écouter ; mes bras, mes jambes, ma tête, mes pieds, mes mains, tout cela c’est une oreille.

CAMILLE.

Mais tais-toi, si tu veux que je parle.

ARLEQUIN.

Hé bien, hé bien, oui, parle, parle, parle donc promptement, je m’ennuie moi, d’écouter comme cela, si tu dis rien.

CAMILLE.

Je t’attendois avec impatience.