Je vous dois tout, croyez, je vous jure ma foi,
Que vos intérêts seuls feront toujours ma loi.
Mais employez te ton du corps diplomatique,
Et faites-lui sentir qu’en Prince politique,
Il doit me recevoir avec empressement ;
Que j’ai quelques amis, qui, joints à mon talent,
Pourront le secourir dans la présente guerre,
S’il content à l’hymen qui seul pourra me plaire.
A ces conditions, je ne perds point de temps,
Je m’embarque, Seigneur, je pars.
Je ne veux point sur moi que l’orage se tourne ;
Faut-il dans une guerre ici que je m’enfourne,
Je me brouille pour vous, en prenant ces moyens ?
L’ambition jamais, en recherchant la gloire,
Ne priva mes sujets de manger & de boire.
Un peuple bien portant vaut mieux qu’un peuple mort.
Ce tyran est bon homme, & n’a pas toujours tort.
Il est un seul moyen de calmer votre pere,
Et de gagner du temps. Si vous voulez lui plaire,
Croyez-moi, partez seul ; la Princesse en ces lieux
Ne craint rien, j’en réponds.