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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/163

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La Commandante.

Non, non, je ne serai qu’un instant, chaton, allez, allez toujours.


Scène V.

LA COMMANDANTE.

Si le Comte pouvoit revenir actuellement que je suis seule ! Pourquoi ne devine-t-il pas tout ce que mon cœur sent pour lui ? La joie que j’aurois de l’entretenir sans témoins ! — Je ne puis cependant douter qu’il ne m’aime, le respect le retient sans doute. — Je vois régner dans toute sa personne une tendre langueur qui m’assure de son amour. — Ne suis-je pas aussi trop cruelle ? Oui, oui. Il faut bien enfin calmer les tourmens que je lui cause ! — Je n’ai jamais eu d’amans comme lui, ils étoient plus empressés, à la vérité ; mais en même-tems si étourdis, si légers, si inconstans !… Il y a un âge pour fixer les hommes ; ils ne sont, en nous aimant, que ce que nous sommes nous-mêmes ; ils veulent nous ressembler &…