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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/170

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on varie sur leur choix, & moins ils nous satisfont ; il nous manque toujours quelque chose, si le cœur n’y est pour rien ; & souvent, c’est loin du monde que ce charme délicieux, l’amour, se développe & nous enchaîne pour toute la vie.

La Marquise.

On le croit dans les premiers momens ; mais encore cela est si rare !

Le Comte.

C’est qu’il est si rare de trouver un objet qui le mérite à tous égards, & que l’on peut regarder comme unique ; mais quand il est trouvé, il n’en devient que plus précieux, & si notre bonheur faisoit enfin le sien, qui pourrait après cela nous toucher encore ?

La Marquise.

L’on croit pouvoir résister à l’habitude de voltiger, & l’on se laisse entraîner sans en être le maître ; l’uniformité n’est supportable qu’à un certain âge.

Le Comte.

Non, non, Madame, ce n’est pas avec un cœur comme le mien. Rien ne m’a jamais enchanté comme ce séjour, je n’ai goûté de ma