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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/209

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La Commandante.

Oui, oui, c’est moi. Venez, il y a long-tems que je désirois de vous entretenir librement. Parlez bas.

Le Commandant.

Puisque vous voulez bien m’entendre, Madame, je suis trop heureux de pouvoir vous dire enfin, pour la première fois de ma vie, combien je vous aime.

La Commandante.

Qu’il y a long-tems que je désirois d’entendre ce mot de votre bouche !

Le Commandant.

Vous approuvez donc mon amour ?

La Commandante.

Je l’approuve & je le partage, pourvu que vous me promettiez de m’aimer toujours & de ne me quitter jamais.

Le Commandant, baisant la main de sa Femme.

Moi, vous quitter ? moi, cesser de vous aimer ? Non, non, je le jure à vos pieds : donnez-moi cette main charmante, que mes transports vous expriment la violence de mon amour !