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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/221

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pour Médecin, le croyez-vous réellement de vos amis ?

Le Marquis.

Oui, je l’ai connu pendant mon voyage d’Angleterre, il m’a paru avoir de l’esprit & être honnête-homme ; pour bon Médecin, c’est autre chose. Il emploie des manieres de remèdes fort extraordinaires, parce qu’ils sont simples, & cette espèce de charlatannerie qui n’est pas dangereuse, peut guérir l’esprit de la Comtesse, ou ses nerfs, comme on appelle sa maladie.

Adélaïde.

Je vous ai laissé dire, mais apprenez qu’il vous sert fort mal.

Le Marquis.

Quelle folie !

Adélaïde.

Oui, folie ! il lui a mis dans la tête un goût d’une vivacité fort extraordinaire, pour un homme qu’il protège.

Le Marquis, riant.

Quoi, cela est bien vrai ?

Adélaïde.

Riez, vous n’en aurez bientôt plus d’envie.