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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/80

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Le Marquis.

J’y monte tous les jours, je cours à pied, je fais tout l’exercice possible, je me fatigue, & rien ne m’amuse.

La Baronne.

Vous avez cependant des connoissances, des goûts.

Le Marquis.

Oui ; mais toutes ces choses-là n’ont qu’un tems.

La Comtesse.

C’est que vous satisfaites trop aisément tous vos desirs, peut-être.

Le Marquis.

Oh, comme cela ; il est vrai que j’ai fait bien des folies, & qui m’ont même coûté fort cher.

La Baronne.

Êtes-vous corrigé ?

Le Marquis.

Corrigé ? Je n’en sais rien. Il y a un vuide dans le monde qui fait qu’on se trouve isolé, chacun y est pour soi, & l’on n’y intéresse personne.