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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome II.djvu/235

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Le Chevalier.

Aussi n’est-ce pas le bien du Marquis qu’elle regrettera, c’est son cœur.

Le Baron.

Si la Comtesse ne veut qu’un cœur, elle trouvera facilement de quoi se venger : belle, jeune, riche, comme elle est… Et puis, apparemment que le Marquis ne l’aime plus ; puisqu’il se détermine si facilement en faveur de ma Fille.

Le Chevalier.

Pouvez-vous croire que vous n’ayez rien à vous reprocher, en enlevant un Amant aimé à une Femme aussi tendre ?

Le Baron.

Amour ! tendresse ! fadeurs que tout cela.

Le Chevalier, à part.

Je me meurs !

Le Baron.

Je conviens avec vous que le Marquis est un peu ridicule, avec son continuel entêtement ; mais au fond, c’est un très-honnête homme, il a le cœur excellent & ma Fille fera très-heureuse avec lui. D’ailleurs il a la promesse du premier Régiment qui vaquera,