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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome II.djvu/286

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dre de mon cœur, il réglera mon esprit : si vous me trouvez indigne de vous dans ce moment-ci, prescrivez-moi le tems que vous jugerez nécessaire pour m’éprouver, je me soumets à tout ce que vous exigerez ; trop heureux encore si je puis former seulement l’espoir de vous toucher & de vous mériter !

La Comtesse.

Croyez donc qu’il est des ames vraies, sensibles, généreuses, & défaites-vous de cet orgueil qui ne vous fait estimer que vos opinions, qui vous a fait offenser une Femme qui vous aimoit uniquement, & de qui vous faites le malheur.

Le Marquis.

Seroit-il possible que vous pussiez m’aimer encore ? Votre ame pourroit-elle se laisser toucher par mes remords & mon désespoir. Ah, Madame ! Il se jette aux genoux de la Comtesse. Je meurs à vos pieds, si je ne suis plus digne de vos bontés.

Le Baron.

Allons, ma Sœur, puisqu’il se corrige…

Le Marquis.

Ah ! je vous en réponds sur ma vie.