Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/11

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qui ne voit en vous, à ce qu’il dit, que la noblesse de votre ame, la délicatesse de votre cœur, ne retrouveroit plus cet ardent amour dans un an, si la douleur d’être séparée de lui flétrissoit vos attraits.

Mlle De Rémieres.

Tu pourrois le croire, Julie ?

Julie.

Bon, j’y ai été attrapée, moi qui vous parle : pour être constants, les hommes veulent non-seulement être aimés, mais encore que nous soyons toujours aimables.

Mlle De Rémieres, rêvant.

Ce jour passé, je ne verrai plus le Chevalier, & peut-être même que n’ayant plus d’espoir, il cherchera à m’oublier !

Julie.

Pourquoi vous occuper d’idées désagréables ; puisque votre sort peut changer d’un moment à l’autre.

Mlle De Rémieres.

Eh comment veux-tu qu’il change ? Mon Oncle ne veut-il pas que j’épouse absolument Monsieur Balaudier.