Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/32

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fois, qui étoit un grand original, & que je pourrois bien contrefaire ; mais il n’est pas aisé de changer de visage.

Julie.

Puisque Monsieur de Ponbleu s’est enferré de lui-même, il sera la dupe de tout ; tu ne sais pas ce que c’est qu’un Vieillard amoureux, il verra les choses comme il les desire.

Lahaye.

Je reviendrai donc ici en Oncle. Et mon Maître ? car je veux qu’il soit de moitié.

Julie.

Il faut qu’il prenne ses habits de Femme, & qu’il vienne voir Mademoiselle, comme son amie.

Mlle De Rémieres.

Ah ! Julie, si mon Oncle le reconnoît !

Julie.

Eh non, ayez confiance en ce que je viens de dire ; & puis que vous en arriveroit-il ? D’être séparés, comme vous alliez l’être, & peut-être, en profitant de l’occasion, aurez-vous le bonheur de vous épouser : nous verrons le tour que cela prendra, & nous nous conduirons en conséquence.