Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Pierre Honorin.
Parce que j’ai servi dans ma jeunesse au-delà des mers, & qu’on m’a cru mort ; mais j’ai voulu revoir ma Patrie & mes enfans, que je croyois retrouver ici, & finir mes jours avec eux, dans cette Ferme, qui leur appartenoit.
La Mère Toinette.
Vous avez bian fait de ne pas revenir plutôt ; car tout ce qu’il y avoit de gens âgés sont morts, il y a trois ans, en même tems que votre Fils, d’une maladie qui couroit dans le pays.
Pierre Honorin.
On m’a dit cela.
La Mère Toinette.
J’ons bian eu de la peine à en réchapper, ainsi que ma fille Toinon, qui est ici.
Pierre Honorin.
Et comment ce village-ci s’est-il repeuplé ?
La Mère Toinette.
Ah dame ! c’est que j’avions un si bon Seigneur, que tout le monde a voulu venir demeurer chez lui ; c’étoit presque comme nos