Asseyez-vous donc, Monsieur.
Nous avons pour voisin Monsieur Du Rocher, qui a une Fille charmante ! je voudrois bien l’épouser, mais comme elle n’est pas assez riche, ma Mère n’y voudra jamais consentir, & elle pourroit me déshériter si je me passois de son consentement. Mademoiselle Du Rocher aime passionnément la Musique, & fort souvent, avec d’excellens Musiciens, je lui donne la nuit de petits concerts sous ses fenêtres. Mais ma Mère que ces Concerts importunent veut s’en plaindre ; elle m’a dit qu’elle savoit d’où cela venoit, je souhaite fort qu’elle se trompe ; car si elle croyoit que j’eusse de l’amour pour Mademoiselle Du Rocher, nous serions perdus & je ne pourrois plus la voir, & cependant je ne peux ni ne veux jamais cesser de l’aimer. Ce qui m’importe le plus de savoir, c’est si les soupçons de ma Mère tombent sur moi au sujet de cette Musique.
Mais elle n’a pas été fâchée de vous trouver ici, & il est vraisemblable que ce n’est