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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome IV.djvu/73

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noir qui règne dans votre ame ; vous devez être sûre de l’amour le plus constant ; je suis à vous pour la vie ; je veux partager avec vous tout ce que je possède, ou plutôt, je n’ai plus rien à moi, tout, avec mon cœur, va vous appartenir.

Mlle Herminie.

Quelle est votre erreur ? Mais il est impossible que vous pensiez autrement ; oui, vous devez croire que l’intérêt pourroit me déterminer en votre faveur. Hélas ! je n’ai que trop acquis à ce prix, cette opinion que l’on doit avoir de moi, & que tout le monde en a, sans doute.

Le Vicomte.

En vérité, je ne vous conçois pas ; je ne puis vous rien dire qui ne vous afflige de plus en plus.

Mlle Herminie.

C’est que vous ne connoissez pas ce qui se passe dans mon cœur. Je ne puis vous tromper ; quand même vous m’aimeriez autant que vous le dites, vous ne pourriez rien attendre de moi.

Le Vicomte.

Vous aimez quelqu’un ?