Vous vous trompez, je suis trop indigne de vous, & vous ne devez jamais m’aimer ; non, jamais.
Connoissez le pouvoir de la vertu sur mon cœur, & combien je suis convaincu de la vôtre ; le vice n’a pu l’étouffer, on voit qu’elle a toujours rempli votre ame, qu’elle vous élève au-dessus de vous-même, qu’elle répond de vos mœurs pour toujours ; qu’elle vous met enfin au-dessus de tout votre sexe, à qui l’avantage de l’éducation donne souvent des torts plus impardonnables.
C’est à votre cœur que je dois…
Non, non ; c’est à vous-même. Comment pourrois-je vous refuser l’honneur que mérite ce triomphe ? Oui, chère Herminie, je trouve, enfin, en vous ce que j’ai toujours cherché vainement, l’objet des desirs les plus purs que puisse former un cœur, cette source délicieuse où l’on peut puiser le vrai bonheur.