Page:Carnet de guerre d'Alton Dondeyne.pdf/38

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rose.

Ah ! qu’il fait bon par moments de vivre !

Pourquoi ce terrible drâme a Verdun !

Pourquoi ? tant de victimes ?

Voilà ! Dix neuf mois de guerre, et je suis toujours là bien portant, sortirai-je indemne ?

18 mars :

Un homme de mon escouade se fait tuer d’une balle en plein front !

Le temps continue d’être beau, la nature suit son cours, comme si rien n’était.

Quel joli temps !

19 mars :

Décidément le secteur deviendrais-t-il mauvais ? Les après-midi, il y a maintenant bombardement furieux, avec lancement de notre part de ces énormes crapouillots de cents kilogs, nous sommes aux premières loges, et nous regardons les tranchées d’en fâce, point de mire des crapouillots. C’est fantastique ! C’est monstrueux ! C’est une horreur ! Rien ne resiste a ces engins meurtriers, tout s’arrache, tout se fracasse dans un bruit d’enfer.