Page:Carnet de guerre d'Alton Dondeyne.pdf/96

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Voila octobre écoulée, et aucune décision militaire encore intervenu !

Pour combien de temps encore, sommes nous prisonniers ? nous qui espérions ne faire que six mois de captivité ?

2 novembre :

Quoique nous soyons ici, bien souvent molestés, il y a des petits camps voisins ou c’est encore pire. Pour une futilité, en surplus de la prison, on applique le poteau de torture, deux heures par jour au piquet de supplice, c’est un fort poteau figée en terre au milieu de la cour, là, on amène le prisonnier nue jusque la ceinture, quelque soit les intempéries, on le soulève de terre d’environ 50 centimètres, pour ne prendre d’appui d’aucune façon, puis on lui attache les pieds et les mains au poteau, le poids entrainant le corps en avant, la position est des plus cruelles, et comme suprême ironie, sa gamelle de soupe est placée a terre devant lui, avec la torture morale est physique, c’est la torture de la faim. Suivant la force musculaire du patient, au bout de trois-quarts d’heures, une heure, voire une heure et demie, les nerfs se détendent