Page:Carnet de guerre n°1 d'Alexandre Poutrain.pdf/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vais le voir. Le planton vient me dire que Mr le prefet est tres occupé. Veuillez lui dire que j’ai absolument besoin de lui causer. Quand je pénètre dans son cabinet, le préfet me dit sans lever la tête : « je suis tres absorbé, Mr le maire, veuillez m’excuser. Avancez. Vous désirez ? — Que vous nous déchargiez d’une partie des maubeugeois — Vous les avez, vous les garderez ! — Je vous déclare que demain je vous les amènerai — Vous les garderez ! vous dis-je. Ou foutez les à l’eau (textuel) — À demain, Mr le prefet, vous les aurez tous. Au revoir. »

Pour la première fois, le prefet lève la tête, me regarde : « Vous ne ferez pas cela ? » — Alors, les yeux dans les yeux, je lui dis, tres calme : « Mr le préfet, notre rivière est à sec. Ici au bout de votre jardin, le Crinchon coule à pleins bords, je vous les amènerai. Au revoir » — « Attendez » dit-il. Il appuie sur un bouton et se penche sur ses paperasses. Je reviens près du bureau. Entre Mr Ledoux, son chef de