Page:Carnet de guerre n°1 d'Alexandre Poutrain.pdf/82

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fenêtre s’ouvre. L’officier est en déshabillé, il est furieux. Il examine les papiers, me demande : « Pagniez, quelle religion ? — Catholiques. — Catholiques ! reprend-il, pas juifs ! — Non. Il est furibond. — Et vous, quelle religion ? — Catholique. — Il reprend encore de plus en plus vexé : Catholique ! pas juif ! » Apres un instant de réflexion, il se décide à me faire un laissez-passer. Mais auparavant il me fait mettre mon paquet de linge sur la fenêtre, je dois secouer une à une toutes les pièces.

Pendant qu’il rédige mon laissez-passer, j’aperçois la propriétaire de la maison qui a entr’ouvert sa porte. À un moment, elle avance un peu, je reconnais Mlle Williot, la sœur du vétérinaire d’Arras, qui, à la brasserie, soigne les chevaux de ma belle-sœur Louise Duquesne.

Elle aussi m’a reconnu, dans un geste de joindre les mains, elle dit :