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sont occupées par les allemands. Ils les ont aménagées pour recevoir des blessés. L’église elle-même est destinée à recevoir les blessés les moins atteints. Les chaises sont rangées en tas sur et contre les autels latéraux ; sur toute la superficie, les dalles disparaissent sous une couche épaisse de paille.

En me voyant passer, Mme  Godart m’appelle : « Voyez, ⁁dit-elle, les allemands nous ont relégués dans cette petite cuisine, ils occupent tout le rez-de-chaussée, ⁁ne nous ont laissé à l’étage ⁁que les deux plus petites chambres pour mon frère, ma fille et ma nièce. »

Mme  Godart est veuve, elle approche la cinquantaine, elle est de nationalité belge. Son frère et elle sont d’ardents patriotes, ils ne pardonnent pas aux allemands d’avoir violé la Belgique. Mme  Godart met cette cuisine à notre disposition. Elle ajoute : quand vous désirerez être seuls, nous nous retirerons dans notre chambre.

J’accepte d’autant plus volontiers, que cette maison est située sur la