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pour qu’un lapin soit bon à tuer.

En dehors, presque tous ont pu garder des pommes de terre. Ceux qui en sont dépourvus en reçoivent de leur voisin. La guerre a développé l’esprit de solidarité, et ceux qui ont encore certaines provisions, ne sont nullement assurés de les garder.

Nous causions parfois de notre genre de vie, nous constations avec surprise que l’on peut réduire considérablement les menus d’une vie ordinaire.

La privation la plus pénible était le manque de pain. Durant plusieurs mois nous fumes totalement privés de sucre. On prenait du café quand même. Les santés étaient bonnes, en général. Il est vrai que l’on menait une vie calme, sédentaire, à part quelques personnes. Les hommes qui allaient labourer, ne faisaient pas un travail pénible, ils suivaient la charrue, appuyés sur les mancherons, et les chevaux, mal nourris,