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déprime, me tire les traits. Je vais encore une fois prendre mon attelage, et je fais une tournée d’adieu aux amis et connaissances. Quand j’arrive à midi chez Grandy, je trouve la famille installée à la table de leurs propriétaires. Malgré l’insistance de tous, je n’ai rien accepté, pas même un verre d’eau. Au moment des adieux, Grandy me dit : « Vous allez les rouler pour la dernière fois. Certainement vous partirez. Bon voyage » Mme Grandy m'avait demandé d'aller voir son père à xxx si par hasard j'allais chez Pruvost à Bourthes.[1]

Le soir quand tout le monde est couché, je vais à la remise scier du bois, je me mets en transpiration. Puis armé d’un balai, je ramone les parois, la toiture dans le but de cacher mon teint coloré sous cette poudre spéciale. Vers le matin je me promène pieds nus dans la pâture. J’escompte que la rosée, la fraicheur de l’herbe vont augmenter ma faim, accentuer encore la dépression

  1. décrire ?