Page:Carnet de guerre n°2 d'Alexandre Poutrain.pdf/236

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la nouvelle venue avec indifférence ; elles me regardent avec une curiosité non dissimulée. Elles voudraient savoir d’où je viens, quelles sont les nouvelles.

La dame me dit : « mieux vaut ne pas parler. Sortons. » Dans l’escalier j’émets l’avis que ces personnes paraissent bien calmes. — « Oui, elles le sont généralement, cependant elles ne sont plus normales. »

Lorsque nous arrivons au rez-de-chaussée, je sais que cette dame est originaire de la Bretagne ; qu’elle fut surprise ici par l’invasion, alors qu’elle était infirmière ; qu’elle est chargée, avec une autre infirmière du soin de ces personnes que nous venons de voir, et d’un autre groupe de malheureuses logées au grenier.

Tout en regardant sa montre, cette dame ajoute : « Il se trouve des personnes de Croisilles, voulez-vous risquer de les voir ? À cette