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Page:Carnot - Essai sur les machines en général, 1786.djvu/88

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il vogue : si la première de ces deux forces qu'on peut regarder comme sollicitante, est la plus grande, le mouvement du navire s'accélérera ; mais cette accélération a nécessairement des bornes, par deux raisons; car, plus le mouvement du navire s'accélère,

1°. plus il est soustrait à l'jmpulsion du vent;

2°. plus au contraire la résistance de l'eau augmente :


Par conséquent, ces deux forces tendent à l'égalité : lorsqu'elles y seront parvenues, elles se détruiront mutuellement ; et partant, le navire sera mu comme un corps libre, c'est-à-dire que sa vitesse fera constante. Si le vent venait à baisser, la résistance de l'eau surpasserait la force sollicitante ; le mouvement du navire se ralentirait ; mais par une suite nécessaire de ce ralentissement, le vent agirait plus efficacement sur les voiles ; et la résistance de l'eau diminuerait en même temps : ces deux forces tendraient donc encore à l'égalité, et la Machine arriverait de même à l'uniformité de mouvement.


LI. La même chose arrive lorsque les forces mouvantes sont des hommes, des animaux ou autres agents de cette nature : dans les premiers instants, le moteur est un peu au dessus de la résistance ; de là naît un petit mouvement qui s'accélere peu à peu, par les coups répétés de la force mouvante ; mais l'agent lui même est obligé de prendre un mouvement accéléré, afin de rester attaché au corps auquel il imprime le mouvement.

Cette accélération qu'il se procure à lui-même, consomme une partie de son effort ; de sorte qu'il agit moins efficacement sur la Machine, et que le mouvement de celle-ci s'accélérant de moins en moins, finit par devenir bientôt uniforme.

Par exemple, un homme qui pourrait faire un certain