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Page:Carnot - Essai sur les machines en général, 1786.djvu/98

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activité de la part des forces sollicitantes ; perte si réelle, que l'effet en est nécessairement diminué, comme nous l'avons fait voir par les Machines à poids, dans l'article qui vient d'être cité : c'est donc avec raison que nous avons avancé ( LI ), que pour faire produire aux Machines le plus grand effet possible, il faut nécessairement qu'elles ne changent jamais de mouvement, que par degrés insensibles ; il en faut seulement excepter celles qui, par leur nature même, font sujettes à éprouver différentes percussions, comme font la plupart des moulins; mais dans ce cas-là même, il est clair qu'on doit éviter tout changement subit, qui ne serait pas essentiel à la constitution de la Machine LX. On peut conclure de là, par exemple, que le moyen de faire produire le plus grand effet possible à une Machine hydraulique, mue par un courant d'eau, n'est pas d'y adapter une roue dont les ailes reçoivent le choc du fluide.

En effet, deux raisons empêchent qu'on ne produise ainsi le plus grand effet : la première est celle que nous venons de dire, savoir ; qu'il est essentiel d'éviter toute percussion quelconque ; la seconde est, qu'après le choc du fluide, il a encore une vitesse qui lui reste en pure perte, puisqu'on pourrait employer ce reste à produire encore un nouvel effet qui s'ajouterait au premier. Pour faire la Machine hydraulique la plus parfaite, c'est-à-dire capable de produire le plus grand effet possible, le vrai nœud de la difficulté consisterait donc,

1°. à faire en sorte que le fluide perdît absolument tout son mouvement par son action sur la Machine, ou que du moins il ne lui en restât précisément que la quantité nécessaire pour s'échapper après son action;

2°. à ce qu'il perdît tout ce mouvement