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d’or, présents des lutins, qu’il put donner créance à son récit.

Riche désormais, il vécut fort heureux, regardé par tous comme le meilleur ménétrier de la Picardie et même du monde.


(Conté en 1879, par Madame Élisa Carnoy, âgée de
soixante-quinze ans, à Warloy-Baillon
[Somme]).

II

les lutins et les deux bossus



Deux bossus travaillaient comme valets de ferme chez un cultivateur des environs d’Acheux. L’un d’eux fut un jour chargé par son maître d’aller à Albert porter une assez forte somme d’argent au propriétaire de la ferme, qui demeurait dans cette petite ville. Notre bossu plaça l’argent dans un sac et partit pour Albert, où il ne tarda pas à arriver. On le retint à souper et, comme les bossus ont été fort gais de tout temps, on le pria de chanter quelques chansons en buvant une tasse de « flippe[1]. »

  1. Flippe, boisson faite de cidre, d’eau-de-vie et de sucre que l’on a fait chauffer.