grand supplice. À la suite de mes péchés, Dieu me condamna à errer autour de ce village en éternuant sans trêve ni repos, du soir au matin jusqu’à ce qu’un vivant charitable me délivrât en me disant : « Dieu vous bénisse ! »
Bien des années se sont passées depuis ce temps ; il y a pour le moins cinq cents ans que je viens ici éternuant toujours dès que je vois un voyageur. Aucun ne m’avait dit « Dieu vous bénisse ! » Heureusement que ce soir j’ai eu la bonne idée de te suivre et que tu m’as délivré pour toujours. Encore une fois, merci. Adieu. »
Le fantôme disparut aussitôt et l’homme put rentrer à Englebelmer pendant que l’éternueu, délivré de son supplice, prenait sans doute le chemin du ciel.
À partir de ce jour, on n’entendit plus le soir sur la route les atchi ! du lutin.
C’est de là, ajoute-t-on, que date la coutume de dire à celui qui éternue : « Dieu vous bénisse ! » et celle de répondre à ce souhait par un : « Dieu vous le rende ! »