Page:Carnoy - Littérature orale de la Picardie.djvu/60

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démon y trempa la plume et la passa à l’homme pour signer l’écrit horrible. Tholomé écrivit son nom à côté d’une multitude d’autres.

Puis le petit homme fit une cabriole, remit dans sa poche le parchemin, le canif, la plume et la table, et disparut dans les broussailles en criant joyeusement :

« Ha ! ha ! Hou ! hou ! Encore une bonne journée pour Dick-et-Don. »

Tholomé se promena jusqu’au soir.

En rentrant à la maison, le fermier aperçut des milliers de diables transportant des pierres, du mortier, de la chaux, du sable, abattant les vieux murs, creusant le sol, forgeant, charpentant avec une célérité incroyable et un bruit d’enfer, tandis que d’autres petits démons éclairaient le travail par des centaines de torches enflammées. La femme et les enfants étaient rétablis mais tout étonnés de ce manège et se demandant quelle était cette troupe d’ouvriers arrivés tout à coup pour reconstruire la ferme.

Le paysan raconta à sa femme ce qui s’était passé entre lui et le diable auprès du Bois-Robert, et lui demanda conseil.

— « Ah ! malheureux ! qu’as-tu donc fait ?