CHAPITRE IV
L’INVENTION ET L’OBSERVATION CHEZ GEORGE SAND.
SON STYLE. CE QUI DOIT PÉRIR
ET CE QUI SURVIVRA DANS SON ŒUVRE
Quelle part Mme Sand fait-elle à l’imagination et quelle part à l’observation ? Comment se combinent en elle la puissance d’invention, qui est si variée et si féconde, avec l’expérience de la vie réelle, dans les différentes situations qu’elle décrit et les caractères qu’elle met en jeu ? On a souvent tranché la question d’un mot : Idéaliste et romanesque, Mme Sand n’observe pas.
C’est bientôt dit ; il serait pourtant injuste de croire que ces facultés soient toujours contraires et divisées et d’en conclure qu’il y ait dans le roman deux écoles radicalement opposées, celle de George Sand et celle de Balzac. Il n’y aurait même pas de paradoxe à établir que Mme Sand observe très finement, et que Balzac, de son côté, imagine avec une sorte d’intrépidité. Au fond, il se pourrait bien qu’il