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LE PESSIMISME AU XIXe SIÈCLE.

cosmiques, que la somme d’intelligence et de volonté, répartie dans le reste du monde, paraisse insignifiante en comparaison. Cela est loin d’être impossible, nous dit-on, la manifestation de la volonté dans les forces atomiques n’étant que d’une espèce très inférieure, relativement à celle qui se manifeste dans le végétal, dans l’animal, à plus forte raison dans l’homme. Il est donc parfaitement légitime de supposer qu’un jour la plus grande partie de la volonté en acte ou des fonctions de l’esprit inconscient se capitalisera dans l’humanité, par suite de l’élévation progressive de la population du globe. Or, ce jour-là, il suffirait à l’humanité de ne plus vouloir vivre pour que le monde entier fût anéanti, puisqu’elle représenterait à elle seule plus de vouloir que tout le reste de la nature. Cette partie de la Volonté se niant elle-même se détruirait et détruirait en même temps la partie de beaucoup la plus faible et la moins grande qui s’exprime dans le monde inorganique. Dans cette balance gigantesque où se pèsent les destinées de l’univers, c’est du côté du vouloir humain que pen-