Page:Caroline et Saint Hilaire, ou Les putains du Palais-Royal, 1830.djvu/106

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de retenir. Soupçonnant alors que Jeannette était un homme déguisé, j’en fus si enchantée qu’un tremblement universel de plaisir s’empare de moi et un trouble difficile à cacher. Je pris le parti d’éloigner Jeannette, sous prétexte que, désirant souper de bonne heure, elle devait donner des ordres à la cuisinière. En conséquence Jeannette sortit. Elle fut bientôt de retour ; mais son air était gêné, inquiet, mystérieux ; elle baissait les yeux, ses joues étaient vivement colorées. Je lui donnai un léger soufflet, en lui disant que c’était pour la punir de m’avoir fait mal avec son doigt. Alors elle me regarda d’un air si tendre, que je fus tentée d’appliquer mes lèvres sur sa belle bouche.

Après souper, nous nous enfermâmes dans ma chambre. Le temps était