Page:Caroline et Saint Hilaire, ou Les putains du Palais-Royal, 1830.djvu/168

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a été ma première école, et qui s’en vengera par le mépris ou autrement ? Non, mon ame ardente ne le supporterait pas. Puisque ma destinée semble m’avoir fait naître pour le plaisir, laissons-là l’austère et fatigante sagesse, et abandonnons-nous au dieu qui me forma pour jouir. La vie est un passage si court ! Il faut, si l’on peut, la passer au milieu des roses. Au reste, je suis dans l’âge de faire fortune dans le monde, il faut en profiter. En conséquence, je résolus d’aller dans une ville riche et florissante. Un port de mer me parut favorable à mes vues ; je me décidai à aller à Bordeaux. J’employai cinq à six semaines à mettre ordre à mes affaires. Je vends mes hardes inutiles ; je me défais de mes bijoux, et, après en avoir réalisé pour trente mille francs, je place cet argent