Page:Caroline et Saint Hilaire, ou Les putains du Palais-Royal, 1830.djvu/70

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rancy, un effort si violent, que je faillis perdre les sens. Mais ce jeune homme se jette aux pieds de madame Durancy, qu’il appelle sa mère ; il la conjure de me pardonner, quelque soit ma faute. Il mit dans sa prière tant de grâces, de candeur, que j’en fus touchée aux larmes. Madame Durancy, après une résistance simulée, voulut bien me laisser libre et sortit en appelant son fils, qui me serre la main, me jette un regard passionné et me donne un baiser.

Cette scène singulière m’aurais jetée dans le désespoir, si l’idée qu’elle m’avait procuré le bonheur de voir un jeune homme ; si l’amabilité qu’il avait déployée en intercédant pour moi, si le baiser qu’il m’avait donné, n’eussent effacé de mon esprit tout ce que la colère de madame Durancy avait eu